« Arrête de t’inquiéter de ce que les autres pensent ! » Disent-ils. Facile à dire.

J’avais écrit cet article après une rupture amoureuse. Entre temps je suis mariée et « désabonnée » au cycle des ruptures. Je le mets donc à jour pour partager quelques outils mis à l’épreuve, par moi-même et mes patient(e)s.

Ma dernière rupture m’avait profondément affectée.

Avoir le cœur brisé est une histoire vieille comme le monde et on a beau avoir de l’expérience en la matière, ça ne devient pas plus facile avec l’âge. Si j’avais pu cliquer « se désinscrire » quelque part je l’aurais fait mais il semblait que le package « tomber amoureux » était intrinsèquement accompagné de ce risque en bonus, pour lequel il n’existe aucune assurance. Je ne m’étonne plus que certains refusent de prendre ce risque.

Voici l’histoire post-rupture

Vous allez voir que dans un premier temps j’ai été très affectée puis poussée à faire un grand pas sur le chemin de l’acceptation de soi, récoltant en prime des idées pour enrichir les outils que je veux à présent vous offrir.

Que vont-ils penser?

Pendant les premiers jours suivant la séparation je remarque en moi un enchaînement de pensées dont les plus douloureuses disent « Comment vais-je le dire à la famille ? », « Que vont-ils penser de moi ? ». Lorsque ces questions font surface c’est la crise de larmes assurée. La drache nationale.

En essayant de méditer – il faut bien dire qu’il est laborieux d’apaiser l’esprit lorsque l’on est traversées par de telles tempêtes émotionnelles – j’observe ces pensées de plus prêt et elles s’articulent comme ceci :

J’ai peur de ce que ma famille va penser.

Je m’oblige à préciser : Qui risque de penser quoi ?

La crainte s’articule alors comme ceci : J’ai peur que l’on pense qu’il y a un truc qui ne va pas chez moi.

Quel truc ? Et bien que je sois trop (…) ou trop (…).

Remarque : Ma pudeur a ici ses limites, je choisi de faire cette phrase à trous, d’autant que mon but ici n’est pas de me livrer mais plutôt de vous aider à analyser vos propres peurs pour que vous aussi puissiez les utiliser comme tremplin pour avancer.

Qui ? Mon père, mon frère et ma belle-sœur.

Je décide donc de leur en faire part pour découvrir s’il y a quelque chose de factuel derrière mes craintes. Voici leur réaction :

J’appelle par Skype mon pauvre frère qui, passablement occupé à gérer les biberons et les acrobaties de ses deux filles, écoute la requête que je fais en hoquetant: « J’ai besoin que tu me dises s’il y a quelque chose qui ne va pas chez moi ». Il me rassure comme il peut et me rappelle que l’on a tous en soi un « saboteur » (j’oubliais de préciser que mon frère est un sage).

Ma belle-sœur me demande par facebook messenger comment j’arrive à gérer, je lui dis : « le plus dur c’est cette petite voix en moi qui répète que quelque chose ne va pas chez moi ». Elle me répond dans la seconde « Elle a tort !! ».

Mon père quant à lui, réagit avec une spontanéité qui me réchauffe le cœur. Lorsque je lui dis avoir eu peur qu’il pense que quelque chose ne va pas chez moi, il écarquille les yeux et s’exclame « M’enfin ! ».

Ma mère se met à partager sur mon mur facebook tous les messages de soutien qui lui passent sous la main. Même si je suis obligée d’effacer les plus embarrassants, certains évoquent tant d’amour et de compassion que je les partage à mon tour sur l’une de mes pages.

Pourtant ce chagrin d’amour me donne l’impression que ma confiance en moi s’est évaporée.

Je vais jusqu’à dire à une amie, à moitié en blaguant, que je vais suivre la formation en ligne que j’ai moi-même créée sur la confiance en soi. Elle rit et me propose de faire appel à elle pour l’exercice qui consiste à demander aux autres ce qu’ils aiment chez soi.

La même chose se passe avec mes amis. Ils m’écoutent, me rassurent, me font rire. Les suites de cette rupture me rappellent combien je suis aimée et à quel point mes craintes sont infondées. Il est évident qu’ils sont tristes pour moi mais qu’ils ne sont pas responsables de mes craintes. Lorsque je rentre dans les détails, certains émettent de gentils jugements du type « tu aurais dû/tu n’aurais pas dû faire ceci ou cela » qui parlent de mes actions mais pas de qui je suis. Lorsqu’ils parlent de qui je suis, c’est pour me dire ce qu’ils aiment de ma personnalité.

Bref cette inquiétude par rapport à l’avis des autres est infondée. Les gens nous aiment pour ce que nous sommes plus que pour ce que nous faisons.

Mais d’où vient-elle alors cette peur de ce que les autres pensent de moi ? Et pourquoi surgit-elle ?

Il s’agit vraisemblablement d’une croyance or ce qui est formidable avec les croyances, c’est qu’elles nous appartiennent et si elles nous appartiennent alors on peut les changer.

Voilà un grand pas de fait. Il génère d’abord un grand découragement : quand vient-il ce jour où l’on cesse vraiment de douter sur soi ? Voici une occasion de de me rappeler que ce que l’on résiste persiste. Je sais bien que ce qui va m’aider le plus, qui est aussi ce qui aide si souvent mes patients c’est accepter, écouter, observer ces pensées et jugements sur moi-même. Puisqu’ils m’appartiennent, à moi d’y travailler.

La confiance peut s’améliorer globalement mais elle fluctue. Dans les moments les plus difficiles (deuil, stress, douleurs, accidents, etc.) des zones d’ombre poussiéreuses apparaissent, que l’on croyait avoir nettoyées. Il s’agit chaque fois d’une opportunité pour mieux se connaitre, découvrir ce que l’on n’aime pas en soi, s’accepter, s’apporter de la compassion et devenir plus humble.

Voici quelques questions à se poser lorsque vous vous sentez fragile et que vous vous inquiétez de ce que les autres pensent :

Demandez-vous de quoi vous avez peur. Qui risque de penser quoi ?

  1. Identifiez les personnes concernées

L’avis des autres, ou ce que nous pensons être leur avis, nous hypnotise. Ce sont des petites voix qui alimentent des croyances erronées et qui se réveillent particulièrement lorsque nous vivons de grands stress.

Il arrive régulièrement qu’un(e) patient(e) me demande de l’aide pour relativiser les messages reçus dans leur enfance parce que, même adulte, il/elle se sent poursuivi(e).

Identifiez clairement les croyances en question et faites en un énoncé simple. Par exemple : « Je suis inintéressant », « Je suis trop envahissant », « Je suis nul », etc. Puis essayez de les préciser. Par exemple, « Je suis nul pour prendre la parole en groupe ». En effet vous ne pouvez pas être nul en tout. Ecrivez-les sur une feuille de papier. Ensuite essayez de transformer la phrase pour qu’elle parle de vos sentiments et de vos comportements plutôt que de votre identité.
Dans l’exemple : « Je suis nul » -> « je me sens mal à l’aise quand je veux prendre la parole en groupe ».

  1. Confrontez votre crainte à la réalité

    Vous pouvez partager votre crainte avec les personnes concernées en vous centrant sur comment vous vous sentez et en précisant de quelle manière vous avez besoin d’être rassuré. S’il est difficile de leur parler vous pouvez faire appel à une personne de confiance et si cela vous est difficile, vous pouvez aussi simplement vous demander s’il est probable que d’autres personnes pensent autrement. Trouvez des interprétations alternatives.

  1. Prenez vos responsabilités et cessez de vous identifier avec ces croyances

    Etant adulte, vous êtes seul maître de vos pensées, de vos croyances et émotions. Même si ceci semble difficile à appliquer, savoir que vous avez plus de prise sur celles-ci que quelqu’un d’extérieur vous fait gagner de la liberté.

A présent que vous avez identifié et formulé la croyance. Prenez une feuille de papier et écrivez cette phrase en choisissant comment vous souhaitez la compléter :

« Une partie de moi pense que … et une autre partie de moi pense que … » et pour terminer : « Je ne me réduis pas à ces parties de moi, il y a bien d’autres choses en moi, je m’aime et m’accepte tel que je suis ». Si vous en avez l’occasion, ce serait un bon moment pour méditer ou faire une séance d’autohypnose pour vous centrer.

C’est tout !

Pour conclure…

Les moments difficiles réveillent parfois une petite voix en soi, qui n’est jamais qu’une voix parmi bien d’autres. Elle n’a pas plus raison que celle qui vous dit, lorsque vous êtes fatigué, que vous n’arriverez jamais en haut des escaliers. L’écouter plutôt que l’ignorer permet d’évoluer.

Le travail sur les croyances peut demander des efforts et il se peut que vous ayez besoin d’être accompagné.

Je souhaite que mes articles vous permettent d’améliorer votre relation à vous-même et je serais enchantée de recevoir votre feed-back par email.

Si vous êtes intéressés par ce genre d’exercices et par des vidéos où je vous accompagne pas à pas, jetez un œil au contenu de la formation « S’aimer, s’accepter et croire en soi ».

N.B: Pour le cas où vous vous inquiéteriez pour moi : j’ai, après quelques semaines, complètement surmonté la rupture mentionnée en début d’article. Elle m’a réellement donné une occasion d’appliquer ces outils de développement que je connais bien et d’en sortir grandie. J’espère qu’à vous aussi ils vous seront utiles sur le chemin de votre développement personnel.

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