Cette semaine j’ai eu l’occasion, grâce à l’une de mes patientes, de repenser à l’acceptation des différentes parties de soi. Comme il est difficile de s’accepter quand on ne s’aime pas ! Dans cet article je vous parle de cette patiente  (anonymement bien sûr !) et de comment vous aussi, vous pouvez mieux vous accepter.

Quand nos émotions difficiles débordent et que nos comportements avec les autres nous horripilent, on peut se sentir découragé.e. C’est pourtant dans ces moments-là que l’on trouve les plus belles occasions de développer l’estime de soi.

Différentes parties de soi

Ma patiente me disait : un partie de moi est gentille, attentionnée, empathique. Elle ne juge pas les autres et est prête à les aider. Quand je suis cette partie-là de moi, j’ai l’impression d’être qui je veux être, j’ai une bonne image de moi. Dans ces moments-là j’accepte les autres comme ils sont, même s’ils ont des défauts. Mais une autre partie de moi prend parfois le dessus : elle est méchante, jugeante, cassante. Quand je suis comme ça je ne m’aime pas et je m’en fous de tout. Alors je consomme plus d’alcool.

J’ai demandé à ma patiente si elle serait capable d’offrir à cette partie-là d’elle même la même empathie qu’elle offre si facilement aux autres dans ses bons moments. Elle était d’accord mais ne savait pas comment s’y prendre. Nous avons donc consacré une partie de la séance à écouter chacune des parties en question, en commençant par la partie « méchante ».

Dans ces cas-là je propose à mes patients de parler en donnant toute la place à cette partie d’eux-même. Ils peuvent alors dire à voix haute ce que cette petite voix leur raconte intérieurement. En général c’est très utile. Si une personne n’aime pas une partie d’elle-même, elle n’aime pas l’écouter. Elle lui résiste et lui dit de se taire. Le problème c’est que lorsque nous luttons contre quelque chose, nous lui donnons plus d’importance, plus de force. Ce à qu’on on résiste persiste.

S’accepter quand on ne s’aime pas : 2 étapes

Pour accepter ce que l’on n’aime pas à propos de soi, il faut d’abord conscientiser ce que l’on n’aime pas, l’écouter une fois pour toutes, ensuite il sera possible de l’accepter vraiment.

1. Écouter ces choses que l’on n’aime pas entendre

J’ai donc invité ma patiente à parler au nom de cette partie « méchante », de lui laisser libre cours. De mon côté j’ai simplement offert de l’écoute et de l’empathie. Après un moment, la partie « méchante » a laissé place à un versant triste. J’ai proposé que nous l’écoutions aussi. Cette partie triste a alors exprimé qu’elle se sentait seule, qu’elle avait peur de vivre dans un monde si difficile. Pour elle, la vie est compliquée, elle se sent souvent attaquée et est fatiguée de se battre. J’ai offert la même écoute, la même empathie.

Ne pas se juger

Connaissez-vous Calimero ? Ce petit oiseau malchanceux qui répète souvent « c’est trop injustes ? », pour moi il représente la victime en chacun de nous. Celle qui n’a pas grandit, qui attend que le monde réponde à ses besoins de soutien, d’amour, de soin,… Comme un enfant.

Si, étant enfant, nous n’avons pas perçu que nos besoins et nos émotions étaient reconnus par nos parents ou leurs remplaçants, nous en gardons parfois des traces qui continuent à vivre en nous à l’âge adulte. Heureusement, puisque nous sommes alors adulte, nous avons en nous les ressources pour reconnaître ces émotions et ces besoins et communiquer. Nous avons, en tant qu’adultes, des ressources que les enfants n’ont pas.

Si nous prenons la peine d’écouter ces petites voix désagréables en nous, nous pouvons prendre de la distance et les écouter avec bienveillance, sans les juger. Nous pouvons accepter qu’elles sont là, sans pour autant croire à tout ce qu’elles racontent. Lorsque je prends délibérément cette attitude de non jugement, je peux alors devenir une amie, voire même une maman, pour moi-même et par moi-même.

2. S’accepter

Lorsque ma patiente a eu finit de partager tout ce que cette partie d’elle-même avait à dire. Je lui ai proposé de se recentrer et de personnifier la partie d’elle-même qu’elle aime, celle qui est gentille et empathique.

Je lui ai demandé si elle serait d’accord d’offrir à ces deux parties d’elle-même (la méchante et son versant triste) la même gentillesse que celle qu’elle offre aux autres. J’ai proposé qu’elle les accueille, l’une comme l’autre. Elle a accepté et a pris le temps de le faire sous auto-hypnose. Je lui ai ensuite proposé de répéter des mots d’acceptation, tout en mettant des limites. Voici les mots que je propose d’utiliser :

« Je vous aime, je vous accepte et je vous pardonne, profondément et complètement. Vous faites partie de moi et je vous prends avec moi. Simplement vous ne pouvez pas me contrôler, il y a bien d’autres parties de moi qui sont présentes. Je suis plus grande, plus mature, plus adulte que vous.  »

En sortir plus calme

Cette séance m’a beaucoup touchée. Elle me rappelle combien, pour moi aussi il est parfois difficile d’accepter les différentes voix qui s’expriment en moi. Parfois, si je ne m’en rappelle pas, c’est parce que je ne suis pas prête, je vais alors passer quelques minutes, quelques heures ou même plusieurs jours à « subir » les choses dans une position de victime. C’est alors un disque rayé qui tourne en moi et qui parle comme Calimero : « C’est trop injuste, c’est toujours la même chose, etc. ». Vient ensuite un moment où je suis prête.

Écrire

Souvent, écrire ce que cette victime en moi raconte me permet de m’en distancier plus rapidement. Je ne la fais pas taire, au contraire je lui donne un espace (par exemple une feuille de papier) et un temps. Le fait de voir les mots se dessiner sur le papier me permet alors d’ajouter une deuxième présence : celle d’une observatrice bienveillante, non jugeante. Parfois cette présence s’exprime alors sous forme d’une voix. Commence alors un dialogue au bout duquel je me sens plus calme, plus maître de moi, plus centrée.

C’est ce qui s’est passé avec ma patiente. Je lui ai demandé, après la séance, comment elle se sentait, elle m’a répondu : un peu fatiguée mais beaucoup plus calme.

Et vous ?

Je vous encourage, vous aussi, à profiter des moments où vous n’aimez pas ce qu’il se passe en vous pour développer cette présence bienveillante en vous, pour trouver en vous un(e) ami(e) capable de vous accepter. Même s’il y a des choses en vous que vous n’aimez pas, apprenez à les écouter et à les accepter. Si vous avez besoin d’aide pour faire développer cette petite voix bienveillante et lui donner plus de place, je partage plusieurs outils très utiles dans le programme S’aimer, s’accepter, croire en soi.

Si vous êtes dur.e avec vous-même et que vous avez parfois l’impression d’être nul.le (laisser moi vous dire que c’est faux), ou que vous avez l’impression de ne rien accomplir de spécial… ALors vous n’êtes pas assez bienveillant.e avec vous même. Avec le programme S’aimer, s’accepter, croire en soi, vous allez cultiver une estime de vous-même solide et durable. Vous allez apprendre :

  • La notion de valeur de soi en tant que personne qui mérite le bonheur et qui se donne les moyens de vivre ses aspirations.
  • Comment pratiquer et utiliser l’acceptation en tant que condition préalable au changement.
  • Comment vous accepter, avec vos défauts et vos qualités.
  • À prendre conscience de vos accomplissements
  • À découvrir pourquoi vous êtes apprécié.e par les autres

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Exercice rapide de développement personnel, comment s’aimer soi-même

Trois étapes pour s’accepter tel que l’on est

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