Comment passer d’une humeur maussade à une joie enivrante et durable ?
Vous arrive t-il de chercher une solution immédiate à la mauvaise humeur du 
jour ? Peu importe que votre état d’esprit soit dû à une situation particulière ou à vos hormones, voici une petite anecdote qui pourrait vous aider à vous remonter le moral.
En quête de plaisir rapide
Avant-hier, en chemin vers mon cabinet de consultation à Barcelone, j’ai le moral dans les baskets (pour différentes raisons que je vous épargne ici). Sur le moment j’oublie que les plaisirs courts ne remontent pas le moral durablement, ils ne font que ça: apporter du plaisir. Court. Je décide de m’acheter une glace. Il fait chaud. En matière de plaisir, la combinaison sucre-graisse-froid-chocolat-croquant est assez efficace. Je m’apprête à enchaîner plusieurs rendez-vous cet après-midi donc pas le temps de chercher un marchand de glace artisanale, je rentre dans un supermarché. Les Magnums me font des yeux mais ils ne s’achètent pas à la pièce, je ne vais tout de même pas m’en avaler 6 !
Je décide que je n’en mangerai qu’un et que j’offrirai les autres. A qui ? On verra bien.
La caissière
Je fais la file et la caissière me dit « Vous savez, ce ne sont pas ceux-là qui sont en promotion » et elle m’indique très précisément comment reconnaître la boite à 2 €. Je refais la file et me dis: « Elle connait la boite par cœur, elle doit sûrement aimer les Magnums ».
Je prends mon courage à deux main (je me sens tout de même un peu timide), après avoir payé je demande: « Vous en voulez un ? Je ne vais pas terminer la boite toute seule ». Elle répond: « Ok si vous voulez, j’en prends un, je vais le garder au frais et le manger quand j’aurai fini de bosser ».
Et de un.
Je sens un truc dans ma poitrine qui commence à s’alléger, et une grande envie de rire de bon cœur.
Un monsieur passablement saoul
Devant le supermarché, un monsieur passablement saoul a la tête dans un container de poubelles. J’ai un peu peur (de lui, de le déranger,…) mais je me dis qu’au pire je cours plus vite que lui. « Monsieur vous voulez une glace ? ». Il regarde ma boite, accepte le Magnum que je lui tend et surpris il s’exclame: « Oh c’est froid ! » et m’offre un beau sourire édenté avant de partir s’asseoir et déguster.
Je marche en mangeant ma glace, elle n’est pas mauvaise, un peu trop froide et trop vite finie. Je suis trop occupée à chercher mon prochain sourire.
Un ouvrier en pause
En chemin vers le bureau, je vois un ouvrier qui se repose, couché sous un échafaudage au milieu des sacs de ciment. « Monsieur, vous voulez une glace ? ». Et hop, un sourire. La sensation dans ma poitrine descend jusque dans mes pieds, j’observe en moi un début d’euphorie.
Un agent de contrôle
J’hésite plusieurs fois, failli aborder plusieurs passants et change chaque fois d’avis. Je repère une dame en uniforme de l’autre côté de la rue. Un agent qui contrôle les tickets de parking et met des contraventions. D’habitudes je ne les aime pas beaucoup mais mes glaces vont fondre et j’ai besoin d’aide pour continuer à me remonter le moral. J’attends qu’elle traverse et je lui montre ma boîte. « Madame, vous en voulez un ? Je ne vais pas terminer la boite toute seule ». « Non je ne peux pas » me répond-elle. Aïe ! Mais pourquoi ? Elle fait régime ou bien elle a peur que je l’empoisonne ? Elle est déjà partie.
Elle a tout de même fait un demi-sourire, que je reçois avec plaisir, bien qu’un petit peu découragée. Je mange une deuxième glace. Il m’en reste une à donner. Je ne peux pas en manger trois, je serais écœurée. Et puis le fait de les distribuer m’apporte décidément plus de joie que les manger. En route pour me remonter le moral, il semble que je sois sur la bonne voie.
Un vendeur de fruits et légumes
Je rentre dans un magasin, le monsieur est tout au fond derrière son comptoir. Je lui propose ma dernière glace, il demande combien il me doit. « Non c’est cadeau ». Ses sourcils remontent et hop un sourire !
Au moment de jeter la boite vide dans une poubelle je me sens si légère et réveillée que j’ai l’impression de marcher à 5 cm du sol. Comme si j’étais amoureuse.
Je passe le reste de la journée dans cette humeur créative et pleine d’énergie. Ceci bénéficie à mes trois patients de l’après-midi et à mon mari lorsque je rentre à la maison. Je sais que le contenu des deux glaces mangées ne peut pas l’expliquer, au contraire le sucre a plutôt tendance à m’assommer. Ce sont bien les quatre glaces distribuées, les sourires reçus en échange, cette impression d’avoir contribué à rendre la journée de quelques personnes un peu plus agréable, tout ça m’a donné des ailes (qui ont d’ailleurs compensé l’effet du sucre).
Conclusion: Un peu de plaisir rapide et beaucoup de bonheur durable 🙂
Donner rend plus heureux que dépenser ou consommer. Les plaisirs courts, même si nécessaires, ne sont pas suffisants pour nous rendre heureuses durablement. Le fait d’offrir des petites attentions aux autres favorise, quant à lui, réellement notre bonheur.
En écrivant cet article j’ai retrouvé toutes les sensations du moment et j’espère vous en avoir transmises une portion. Sinon vous savez quoi faire !
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